Une semaine après la défaite des Matinino (0-1) au stade San Pedro Sula au Honduras, le sélectionneur adjoint de l’équipe martiniquaise nous a accordé une interview. Dans cet entretien, Fabrice Reuperné analyse la prestation de ses joueurs face aux Honduriens et annonce la couleur pour le du match retour le 14 novembre prochain, en Martinique.
La sélection de la Martinique a perdu 1 but à 0 face au Honduras, le 13 octobre dernier, quel avis portes-tu sur cette défaite ?
« C’est une défaite qui nous a donné pas mal de renseignements sur le niveau déjà du Honduras. On voit bien que c’est une équipe quand même supérieure aux formations qu’on a l’habitude de rencontrer. Techniquement et tactiquement, elle nous a causé pas mal de petits problèmes. Maintenant, c’est à nous de rectifier par rapport au match retour le 14 novembre à Dillon. On va bien les analyser. On espère qu’au match retour, on sera bien meilleurs tant au niveau physique qu’au niveau technique pour faire un bon résultat à la maison. »
Comment avez-vous préparé le match ? Quelle était la stratégie mise en place ?
« La stratégie était simple. Nous voulions gagner chez eux parce qu’on voulait jouer le ‘final four’ de la Ligue des nations de la CONCACAF. L’objectif était de finir premier du groupe. Durant le match on voulait mettre de la pression, pour les empêcher justement de jouer entre les lignes. On les a quand même bien étudiés avec Mario Bocaly. Au final, on prend un but contre notre camps qui fait que c’était compliqué pendant le match de revenir au score. Donc on a subi la défaite. Mais la stratégie était vraiment de gagner cette équipe. »
Le Honduras n’est pas vraiment plus fort que la Martinique ?
« Sur ce match-là, oui. Ils étaient vraiment supérieurs. Sur ce match, ils ont eu pas mal de situations et d’occasions de but. Le gardien Arnaud Hugues des Etages a eu beaucoup de ballons assez chauds à arrêter. Mais, c’est vrai que c’est une équipe qu’on pensait quand même plus supérieure que ça. Je pense qu’il y a matière à faire un très bon résultat à la maison. À l’aller, ils ont été supérieurs. Ils nous ont gagnés dans les duels. Ils étaient très bien physiquement puisqu’ils ont joué face à Trinidad (victoire 2-0 de l’Honduras), trois jours avant de nous rencontrer. Donc, il fallait gagner en jambes en première mi-temps. Mais on a vu en deuxième mi-temps, qu’on arrivait à gagner les ballons, qu’on arrivait à se déplacer entre les lignes et occuper les espaces sur les côtés. On les a mis en difficulté. C’est dommage qu’on n’ait pas mis ce petit but qui nous aurait donner un peu plus d’espoir. En effet, on aurait pu espérer un petit peu plus. Mais, on verra au match retour ce qu’on fera à la maison… »
Quel était l’état d’esprit des joueurs après la rencontre ?
« Après la rencontre, on était tous déçus. Pas seulement les joueurs, mais la délégation. Le président Péreau (qui était présent), le staff, les joueurs et les intendants… On était tous déçus. Le match, on l’avait préparé. On n’a pas pu avoir cette victoire. On est repartis avec une défaite. On voulait au minimum avoir un nul. Donc forcément, on était tous déçus. Mais, on a vite récupéré. Le lendemain, dans les différents avions, on a pu discuter toute la journée. Maintenant, il faut se concentrer sur le match retour. Il faudra bien le préparer. Déjà, les joueurs se prépareront chacun dans leur club et faire de belles prestations afin de faire monter leur niveau lors de la rencontre contre le Honduras en Martinique ».
On voit souvent Yann Thimon titulaire alors qu’il est souvent moyen en sélection. Pourquoi le titulariser ?
« Yann Thimon fait de bonnes prestations en sélection. On le titularise car on estime que par rapport à son jeu, il apporte un plus à l’équipe. Dans son club, il est également titulaire et fait de bonnes performances. Cette saison, il a inscrit 9 buts. Pour un milieu de côté, cela veut dire que c’est quelqu’un de performant. Maintenant, peut-être que son attitude ne plaît pas à certains. On n’est pas là nous pour faire ce type de jugement. Nous sommes là pour juger ses performances. Et ce joueur a la capacité d’être titulaire. C’est comme Arnaud Hugues des Etages ! On a senti qu’à ce moment-là, il fallait le faire jouer. Et il a bien répondu présent donc tant mieux. C’est vrai qu’il y a des joueurs qui peuvent passer à côté d’un match. C’était peut-être le cas de Yann Thimon lors du match face au Honduras. Mais c’est quelqu’un qui apporte beaucoup au groupe aussi. Il n’y a pas seulement le terrain mais il y a également l’esprit du groupe. Donc, c’est un joueur très important pour nous et au François aussi ».
Face aux Honduriens, il y a eu un manque de réalisme offensif. Comptez-vous travailler davantage offensivement lors des prochains rassemblements ?
« On le fait tout le temps. On travaille souvent offensivement. On fait des exercices de progression de balle en sortant le ballon de l’arrière… On travaille offensivement tout le temps. Mais, il y a des jours sans… Des jours où nous ne sommes pas efficaces. Face au Honduras, je n’ai pas trouvé qu’on a eu beaucoup de situations de but. Bien au contraire, on n’en a eu très peu. À la maison, on veut travailler davantage pour mettre notre adversaire en difficulté. On veut avoir plus d’occasions par rapport à ce qu’on a eu chez eux. Travailler devant le but, on le fait énormément à chaque séance. Donc ce n’est pas le fait qu’on ne travaille pas. Bien au contraire. Ce jour-là, on était peut-être un peu moins bien. Cela arrive. Aussi, on ne va pas remettre tout en cause ».
Le 14 novembre prochain, l’objectif de la sélection sera de remporter la rencontre contre le Honduras à Pierre-Aliker. Qu’est-ce qu’il faudra encore améliorer pour faire un bon résultat ?
« Si on s’arrête au tout premier match, il faut tout améliorer. Premièrement, il faut déjà être plus efficace défensivement pour ne pas prendre de buts. Ensuite, il faudra être beaucoup plus efficace offensivement pour inscrire les buts. On va améliorer nos transitions : entre savoir bien défendre et bien attaquer. À la maison, il va falloir bien attaquer. Mais, il ne faudra pas faire du n’importe quoi. Il faudra trouver un équilibre dans l’équipe. Et c’est ce qu’on va continuer à travailler. C’est ce qu’on fait depuis déjà deux ans, depuis qu’on est là. Donc, on va continuer à le faire. Cette fois-ci, j’espère qu’on aura beaucoup plus de chances et plus d’efficacité pour pouvoir gagner le Honduras, le 14 novembre prochain ».
