Le nouveau défenseur central du Club Colonial, Nicolas Zaïre affiche ses ambitions cette saison. Il explique également les raisons de son départ du Club Franciscain.

Interview de Nicolas Zaïre, défenseur du Club Colonial :

Tu es un nouveau joueur du Club Colonial. Que penses-tu de ton équipe actuelle ?

“Ça fait plaisir de rejoindre le Club Colonial, une équipe qui est habituée à faire partie des 3 premiers du championnat. Quand j’étais au Club Franciscain, je trouvais que le Club Colonial était une très bonne équipe surtout sur le plan défensif. Cette équipe, que je voyais, pouvait rivaliser avec le Club Franciscain. Maintenant, je fais partie du Club Colonial et j’y suis heureux.”

Comment se passe ton adaptation au sein de l’équipe ?

“Je ne pense pas que j’ai eu le temps de m’adapter. Je pense qu’il y a beaucoup d’attentes sur moi. Donc, il fallait que je m’adapte très vite. Je connais des joueurs que j’ai pu côtoyer auparavant comme José Goron, Gerald Telga, Manuel Mencé. Des joueurs que je côtoyais déjà au Racing Club de Rivière-Pilote. Donc, je les connais très bien. Il y a aussi Emmanuel Vermignon que j’ai connu en sélection. On a quand même fait deux Gold Cup ensemble. Et d’autres joueurs que j’ai pu côtoyer lors de tournois. Donc, je me sens bien au club et j’espère aboutir à une très bonne saison.”

Pourquoi as-tu quitté le Club Franciscain ?

“C’est une question piège ça (rires). Après sept années passées au Club Franciscain, je pense que c’était le moment de tourner la page. J’ai quand même passé sept bonnes années au François. J’ai tout remporté. Le championnat à trois reprises, la Coupe de France zone Martinique, la compétition la plus importante : la coupe de la Caraïbe où on a été finalistes et vainqueurs de la compétition. Ce n’est pas donné à tout le monde. On est également arrivés en 16e de finale de la Ligue des champions de la Concacaf. C’était la première fois qu’un club amateur arrivait à cette étape. Donc j’avais fait un peu le tour. En Coupe de France aussi : 32e de finale face à Nantes en 2015 ; 16e de finale face à Angers en 2021. C’était donc le moment de tourner la page. J’aurai 35 ans en décembre. J’ai voulu avoir un autre challenge.”

Jean-Marc Civault a-t-il compté dans ton choix ?

“C’est sûr ! La présence de Jean-Marc au Club Colonial a compté énormément puisque je l’ai quand même côtoyé en sélection. C’est quand même deux Gold Cup avec lui. Il m’a entraîné aussi au Club Franciscain. Il y a une entente entre nous donc ça a favorisé mon choix. En plus, j’avais pas mal de choix. Le fait d‘habiter Fort-de-France, ça me facilitait davantage aussi par rapport à mon âge et ma situation personnelle.”

Quels sont les autres clubs qui t’ont contacté ?

“J’ai eu d’autres contacts à part le Club Colonial. Il y a une bonne liste quand même (rires) : l’Aiglon du Lamentin, l’US Diamantinoise, l’Olympique du Marin, l’Essor Préchotin et l’US Riveraine. Pas mal de clubs. Mais j’ai fait le choix du Club Colonial.”

Pour toi, le Club Colonial peut-il gagner le Golden Lion en demi-finale de Coupe de France zone Martinique ?

“Cette nouvelle saison, avec l’arrivée de joueurs expérimentés comme Manuel Mencé ou Gérald Telga ; des joueurs qui ont déjà gagné des trophées quand ils étaient au Racing Club de Rivière-Pilote ; et plus mon arrivée aussi, le plus important c’est d’apporter cette expérience-là à l’équipe et non de se reposer sur ses lauriers. Le Club Colonial est sorti 4e la saison dernière. Donc l’objectif cette année c’est de faire mieux. Pour le moment, on est qualifiés en Coupe de France pour les demi-finales. On rencontre le champion de Martinique et ça ne sera pas chose facile. Mais, on a quand même des joueurs de qualité. Par rapport à mon expérience, je devrai être prêt. Il faudra qu’on soit tous prêts pour notre demi-finale de samedi.”

Le titre de champion de Martinique, est-ce une utopie ou un rêve réalisable ?

“Personnellement, je suis un compétiteur. Quand je suis sur le terrain, c’est pour gagner des titres. Justement, je suis venu apporter ça au Club Colonial. Il ne manque pas grand-chose à cette équipe pour rivaliser avec les ténors, c’est-à-dire le Club Franciscain et le Golden Lion. Je pense qu’il nous manque uniquement l’état d’esprit. On a une équipe assez jeune et les jeunes n’ont pas encore goûté au fait de gagner des trophées. C’est pour ça que je suis-là. Il y a de jeunes joueurs qui ont faim et qui ont envie de gagner des trophées.”

Plus de 2 ans après ta grave blessure aux ligaments croisés, comment vis-tu ta carrière de footballeur amateur à 35 ans ?

“Justement, j’ai eu une grave blessure et je suis retourné sur les terrains un an après. J’ai fait pas mal de travail personnel de mon côté. Ça a été quand même quelque chose de bien puisque quand j’ai eu ma grave blessure je me suis rendu sur la métropole pour aller faire mon opération. J’ai regardé un match du Paris Saint-Germain contre Angers. Puis, une année après, le Club Franciscain, mon équipe de l’époque, rencontrait Angers. C’était vraiment quelque chose de formidable. Dès qu’on est bien dans sa tête et que les jambes suivent, il faut toujours rester compétitif. Je suis toujours compétitif. Pour moi, cette saison, il faut qu’on remporte au minimum deux trophées.”

Ton ancien coéquipier au Club Franciscain, Ismaël Bristol est blessé au genou pour longue durée : pour plus d’un an ! Quel message pourrais-tu lui adresser ?

“Je pense qu’il connaît déjà mon avis par rapport à ce genre de situation puisque c’est un ami. Donc, on s’appelle régulièrement. C’est une blessure qui refait surface puisqu’il s’était déjà blessé aux ligaments croisés du genou droit. Maintenant, c’est le genou gauche. J’ai été victime aussi de cette blessure. Donc, je connais les circonstances. Ce n’est pas quelque chose de facile. Il faut vraiment être fort mentalement. Le plus important, ce n’est pas l’opération. Les opérations ce sont des choses qui se font assez rapidement. Le plus important, c’est après l’opération. C’est-à-dire la cicatrisation, suivre les séances de kiné et faire un travail personnel aussi. Ce n’est pas évident. Si on n’est pas motivé et on n’a pas la tête sur les épaules ça sera compliqué pour revenir. Après, Ismaël est un guerrier et il aime le foot. Je pense qu’il va retourner sur les terrains assez rapidement. Après, je suis quand même déçu puisqu’il avait fait une très bonne saison avec le Club Franciscain. Le fait qu’il puisse retourner chez lui et se blesser durant les vacances, je suis un peu triste pour lui. Mais je pense qu’il va recourir très vite.”

Image de Une : LFM