Le samedi 27 mai, lors de la finale de la Coupe de Martinique 2023, le Club Colonial a perdu contre le Golden Lion (1-2). Ce jour-là, l’attaquant José Goron (46 ans) a disputé le dernier match de sa carrière de footballeur, lui qui était tout près de rejoindre Lens à l’âge de 20 ans.

Interview de José Goron, attaquant du Club Colonial :

À l’occasion de cette finale de Coupe de Martinique contre le Golden Lion, tu as disputé ton dernier match. Que ressens-tu notamment après la défaite de ton équipe ?

“Il y a beaucoup d’émotion mais ça a plus un goût amer. Je pensais être beaucoup plus émotif que ça mais par rapport au résultat et par rapport à mon temps de jeu, pour une fin, ça me laisse un goût amer. Je m’attendais à entrer plus tôt. Je m’attendais à beaucoup d’autres choses dans ce match-là surtout qu’on a bien mené le match. Le carton rouge quand même nous plonge un peu parce que sans le carton rouge on était bien organisés et bien en place. C’est un résultat négatif. On avait la possibilité de bien boucler la boucle au Club Colonial. Ça fait 3 ans qu’on est avec le staff, 3 ans qu’on est à deux doigts de gagner un titre et on n’arrive pas à passer la dernière marche. D’une manière personnelle, c’est une énorme déception pour une fin de carrière.”

Ta carrière par contre est plus positive que négative par rapport à cette récente finale…

“Ah oui (rires) ! Mais, ça n’occulte pas quand même ma longue carrière. C’est vrai que j’aurais pu prétendre à mieux. J’avais beaucoup d’ambition quand j’étais jeune. J’ai vécu beaucoup de bons souvenirs. Beaucoup plus de bons souvenirs que de mauvais. Mais, c’est sûr que sur ma fin de carrière, j’aurais aimé terminer par un titre. Ça n’a pas eu lieu mais sincèrement ça n’enlève rien à la carrière que je fais quand même dans tous les clubs où j’ai joué.”

Ne pas avoir été professionnel, est-ce LE regret de ta carrière ?

“C’est un énorme regret surtout qu’il y avait beaucoup de possibilités. J’avais beaucoup d’opportunités et il y avait même des trucs déjà scellés. J’ai eu de graves blessures dont une qui m’a écarté des terrains pendant de longs moments. J’ai eu une longue période d’indisponibilité. Pour être beaucoup plus clair, j’avais une possibilité en 1997 de partir à Lens. Tout était déjà scellé, écrit, signé et acté. En fait, je me suis retrouvé à avoir une double fracture tibia-péroné le 1er février 1997. Le départ était en mai. J’ai eu d’autres opportunités car j’ai pu reprendre le football et j’ai pu retrouver un niveau acceptable, beaucoup plus que correct. Malheureusement, ça n’a pas eu lieu et ça n’a pas pu se faire. C’est le destin qui a été comme ça et ça n’enlève rien à la carrière que j’ai faite en Martinique en tant qu’amateur.”

Que va faire José Goron maintenant ?

“Je vais prendre un peu de temps pour moi. Je pense que j’ai une famille, j’ai deux garçons qui aiment le foot et qui sont licenciés dans un club. Je serai à leur côté beaucoup plus souvent que rarement. J’ai également des ambitions. Je veux inculquer aux jeunes ce que j’ai appris. Je veux être toujours dans le football et dans le sport mais je veux être moins présent sur le terrain même. J’ai l’ambition d’être coach. On m’en parle beaucoup. Ça ne garantit pas un grand coach José Goron comme un grand joueur José Goron… Mais c’est vrai que c’est un projet. Je me suis déjà organisé avec la Ligue de Football pour pouvoir passer les diplômes. Mais avant tout, je vais penser à ma famille, à mes gosses et je vais travailler un peu avec eux. On verra par la suite mais c’est sûr que je vais m’y atteler pour pouvoir apporter tout ce que le football m’a apporté.”

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