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M. Chaffort : « Il y a des joueurs que je n’ai jamais vus »

Le nouveau coach de l’Espoir, Manuel Chaffort, nous livre sa vision du contexte actuel à Sainte-Luce et partage son approche du football, tant en Martinique qu’à l’extérieur, notamment en Guadeloupe et en Côte d’Ivoire.

Interview de Manuel Chaffort, nouveau coach de l’Espoir de Sainte-Luce, après la défaite face au Golden Lion (6-2) :

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À chaud, quelles sont les premières impressions du coach ?

« À chaud, c’est le 6ᵉ but qui fait plus mal que la défaite elle-même. Cela pèse un peu lourd dans la balance. Après, on fait une première mi-temps correcte. On sent qu’on respecte le plan de jeu, mais avec parcimonie. Mais c’est le travail qui manque aussi. Mon retour s’est fait il n’y a pas longtemps, et on a pris l’équipe il y a peu de temps. Donc, on a besoin de temps. Ce que je vais demander, c’est du temps et de la patience aux Lucéens d’abord, et à nous-mêmes. Je pense qu’il y a des choses positives à tirer. On a su revenir au score deux fois quand même. On a fait preuve de mental alors que, mentalement, on est très touchés. Le fait d’être revenus au score deux fois montre que cette équipe a une âme. Maintenant, physiquement, on est en retard. On sent que l’équipe a lâché physiquement durant le match à cause d’un manque de travail. Il faut simplement se remettre au boulot. »

Comment expliquer ce déficit physique à ce stade de la saison ?

« On le sait. Il y a une situation au club qui a été délicate pendant longtemps. Les joueurs ont un peu été livrés à eux-mêmes pendant un moment. Ils ont fait le travail qu’ils pouvaient faire de leur côté. Quand on joue contre le Golden Lion, des équipes bien rodées, qui ont des joueurs expérimentés et une régularité, forcément, il y a des classes d’écart quand même, il faut le reconnaître, c’est surtout ça. »

Tu étais récemment en Afrique. C’était où précisément et c’était pourquoi ?

« J’étais en Côte d’Ivoire en immersion. C’était déjà quelque chose qui était prévu dans mon calendrier. Ce poste-là, à Sainte-Luce, est arrivé presque un peu comme un cheveu sur la soupe. J’ai ressenti l’appel du club et je me suis laissé séduire par le projet. Mais effectivement, j’avais déjà des choses qui étaient en cours et qui étaient prévues. Je n’avais pas d’autre choix que de respecter mes engagements par rapport à ce pays que je devais aller voir. J’avais des rendez-vous en Côte d’Ivoire et je pense que ça nous servira pour la suite. Ça servira peut-être à Sainte-Luce. C’était ça le voyage. »

Comment ça s’est passé en Côte d’Ivoire ?

« Ça s’est bien passé. C’était une immersion avec différents clubs. C’était un super voyage. J’ai beaucoup grandi et évolué dans ma vision du football. Comme j’ai dit, je suis un nouveau coach. Je suis en apprentissage et je demande du temps, beaucoup de temps. Du temps, effectivement, on n’en a pas beaucoup parce qu’on est dans une situation où il faut prendre des points. C’est un peu ma caractéristique aujourd’hui. C’est l’apprentissage, pour moi aussi, donc il faut du temps. »

Justement, on parle d’apprentissage… En Afrique, qu’est-ce qui t’a séduit ? Qu’est-ce que tu as retenu ?

« La différence par rapport aux Antilles réside surtout dans ce côté mental et cette détermination que les Africains ont à s’en sortir, beaucoup plus que nous. Comme on m’a dit là-bas, il n’y a pas de plan B. Les footballeurs savent qu’ils luttent presque pour leur vie. Donc, forcément, ça donne beaucoup d’intensité et les joueurs sont très déterminés. Vous savez, nous, si on ne réussit pas au football, on aura quand même quelque chose d’autre. On a la famille qui est là. On a des conditions de vie bien plus idéales que là-bas. Maintenant, cela nous donne un petit retard au niveau du football, dans la détermination, le mental et les capacités physiques qu’on peut acquérir aussi. »

Quelles sont tes attentes déjà pour la semaine après ce match face au Golden Lion et pour la fin de saison ?

« Moi, c’est le travail. On a encore un gros morceau à jouer mardi (NDLR : le RC Saint-Joseph). Il faut vite récupérer et vite repartir pour pouvoir aller titiller un gros et essayer de jouer le match plus longtemps. On a fait une mi-temps. Là, on va essayer de faire 70 minutes. Au fur et à mesure de la saison, j’espère qu’on va gagner très rapidement en capacité physique pour pouvoir lutter contre ces gros-là et même face à des adversaires directs. »

Espères-tu retrouver certains joueurs (Attelly, Guacide, Gustan….) ?

« Vous savez, on est dans une période de mercato. Forcément, il y a des joueurs qui sont sollicités. Il y a des joueurs qui sont en négociation avec des clubs. Il y a des joueurs qui sont en négociation avec nous. C’est vraiment un contexte qui n’est pas évident. Je découvre tout ça. Comme on dit, on joue avec les joueurs qui sont là, les joueurs qui sont présents. On espère récupérer des joueurs, notamment Gustan. Après, il y a d’autres joueurs que je n’ai jamais vus, qui ne sont pas là depuis un moment. Est-ce qu’on va les récupérer, est-ce qu’on ne va pas les récupérer ? Ce n’est pas mon boulot aujourd’hui. »

Cela ne fait pas si longtemps que tu es coach en Martinique. Quelle est la grande différence entre le football martiniquais et le football guadeloupéen d’après toi ?

« Ici, je sens qu’on a conscience que le football nécessite quand même une rigueur. Je dirais qu’en Guadeloupe, on a le talent, on a beaucoup de talents, mais par moments on pense que ça suffira et je pense que c’est ça qui fait la différence aujourd’hui. Quand on regarde les résultats, pour moi, la Martinique est devant. Mais, je pense que ce n’est pas une question de talent individuel, c’est peut-être plus des caractéristiques globales, la conscience du football, la conscience de ce que le sport demande et des sacrifices qu’il faut faire parfois pour pouvoir réussir. »

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