Le 25 mars 2018, tu as rejoué avec la sélection de la Martinique, comment tu t’es senti lors du 1er match amical de l’année contre Trinidad ?

“Ça faisait plaisir de retrouver la sélection. Ma dernière sélection c’était lors de la Gold Cup 2013. Aujourd’hui, il y a de nouveaux coachs, de nouveaux joueurs, une nouvelle génération. Le coach m’a demandé certaines choses. Il avait besoin d’un joueur avec de l’expérience. On a un groupe, franchement, qui vit bien. Il y a une nouvelle formule à la Gold Cup qui va permettre de se qualifier beaucoup plus facilement qu’à l’époque. Normalement, là, il y a 4 matchs alors qu’avant il fallait en faire 8 ou 9. Donc, je pense qu’on peut faire vraiment quelque chose de bien cette année dès septembre en se qualifiant super bien. Jouer un match international c’est toujours de bonnes sensations. J’ai eu de très bonnes sensations sur ce premier match. Je pense que le public martiniquais a vu un bon match d’après les retours que j’ai eus. Donc ça présage de bonnes choses pour la suite.”

 

D’ailleurs pour toi, ça fait quoi de retrouver la sélection ?

“Honnêtement, je ne me fixais pas la sélection comme objectif quand j’ai repris le football au Club Colonial. Mais, c’est toujours une satisfaction de représenter son pays au niveau international. Donc la satisfaction, elle est là. Confronter des joueurs professionnels… Moi je l’ai été. C’est vrai que je suis revenu jouer dans le championnat de Martinique mais ça permet aussi de jouer contre de très bons joueurs. Il y a certains matchs qui ont beaucoup d’intensité. C’est vrai que c’est différent mais c’est cet aspect-là que j’ai aimé surtout lors du match contre Trinidad. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère.”

 

Objectivement, comment as-tu trouvé le duo Mario Bocaly – Fabrice Reuperné ?

“Moi, j’ai eu l’occasion de jouer avec Fabrice Reuperné. Le hasard a voulu qu’on joue dans les mêmes clubs en France mais pas au même moment. Il a joué au SO Romorantin et moi aussi. Mario Bocaly, je l’ai connu en sélection de jeunes un petit peu. Honnêtement, j’ai l’impression que ce duo-là est très complémentaire. Mario apporte beaucoup de dynamisme aux entraînements dans ses choix et dans sa philosophie. Et puis, c’est couplé avec l’aspect très professionnel et très rigoureux de Fabrice Reuperné. Donc franchement, ça laisse présager vraiment de bonnes choses pour la suite. Nous avons un groupe d’une trentaine, 35 joueurs. Un noyau dur en sélection. Tout le monde s’entend bien. Les premiers jours se sont super bien passés. J’espère vraiment qu’on aura la récompense pour la Gold Cup 2019.”  

 

D’après toi, pourquoi il y a une bonne vie de groupe ?

“Moi je me souviens que lorsque je suis arrivé à l’âge de 16 ans en sélection, la Martinique, au niveau international,  a toujours lutté pour faire valoir notre territoire. Et ceci est de plus en plus accepté même au niveau de la Fédération Française de Football. La Gold Cup… On arrive à y participer assez régulièrement. Je pense que les joueurs et le staff ont bien pris conscience de ça. Donc, c’est un peu pour ça qu’il y a une bonne ambiance dès qu’on se retrouve. On fait la mission et on essaye de donner le maximum.”  

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Comme en 2013, le staff actuel compte à l’avenir s’appuyer sur des joueurs professionnels mais aussi sur les joueurs amateurs du championnat de la Martinique… Penses-tu faire partie du projet et pouvoir revenir en sélection après ce match contre Trinidad ?

“C’est sûr qu’on aura besoin des joueurs professionnels. Après, à savoir combien, là je ne sais pas. Mais, on ne peut pas se mentir. Aujourd’hui, nous sommes des joueurs amateurs. On n’a pas les infrastructures forcement adéquates dans chaque club. On n’a pas le nombre d’entraînements nécessaires. On n’a pas forcément la bonne intensité, la rigueur… Tous ces aspects professionnels que justement ces derniers apportent et font apporter à l’équipe. Après, pour tout vous dire, on a vraiment de bons joueurs dans le championnat de Régional 1 (R1) de Martinique. Toute la difficulté sera de trouver les bons professionnels qui vont pouvoir intégrer et compléter ce qui se fait déjà de bien en Martinique. Mais je pense que dans le passé on a quand même déjà réussi à avoir des joueurs à certains postes clés. Je pense notamment à des défenseurs comme Babin. A certains milieux comme Grougi. Des gardiens comme Olimpa… Donc on verra. Après, ce n’est pas évident parce que les clubs pros ont du mal parfois à lâcher les joueurs professionnels. Mais maintenant, ils comprennent le rôle de la Martinique dans la Caraïbe et au sein de la CONCACAF… J’espère qu’on trouvera une bonne complémentarité entre les joueurs amateurs et les joueurs professionnels.”   

 

La Gold Cup 2019 reste quand même pour toi un objectif ?

“Oui. La Gold Cup 2019 est franchement un objectif. Dans la Caraïbe on n’est pas loin des meilleurs. On sait déjà qui sont les qualifiés à la Gold Cup. D’ailleurs, Trinidad contre qui on a joué est déjà qualifiée. On remarque que le fossé n’est pas énorme après le match qu’on a fait. La Gold Cup doit normalement être un objectif pour n’importe quel joueur qui espère faire quelque chose dans le foot. En tout cas pour moi, la Gold Cup de 2019 sera un objectif, oui !”

 

Parlons du Club Colonial. Pour cette fin de saison, l’objectif est plus de viser la première place du championnat ou d’être placé parmi les 3 premiers ?

“Depuis le début de saison, on a annoncé les choses clairement. Donc on joue le titre. Forcément, ce serait mentir de dire qu’on ne vise pas la première place. Quand on regarde le classement nous sommes à 4 points du premier même s’ils ont un match en retard. On est aussi sur le coup d’une perte de points. On a perdu 4 points suite à un match contre le Prêcheur qui a posé une réserve. Apparemment, en première instance, elle a été validée mais on a fait appel donc on verra si on récupère les 4 points ou pas. Nous sommes sur deux bons matchs. On gagne le Golden Lion 4 buts à 0. On gagne l’Aiglon hier soir (13 Avril 2018) 1 but à 0… Si on veut gagner le titre, il va falloir gagner les 5 matchs restants. Donc on va refaire le trou pour la première place. Si jamais ce n’est pas possible, je pense que les 3 premières places, voire terminer dans les 4 premiers, ce sera quelque chose de largement possible. Mais cette année, plus que d’habitude, apparemment le championnat est très relevé donc il va falloir qu’on se batte jusqu’au bout.”

 

Classement 13 avril 2018 (au moment de l’interview):

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