Toutes mes félicitations! Tu as gagné la coupe des champions de la Caraïbe (catégorie amateur) avec le Club Franciscain, qu’est-ce que ce trophée et cette expérience représentent pour toi ?

« C’est une première pour moi. C’est une première pour beaucoup d’entre nous aussi. Tout d’abord, c’est quelque chose de différent par rapport au championnat. C’est quelque chose qu’on découvre. Je pense d’ailleurs que c’est une compétition que d’autres clubs de la Martinique vont vouloir découvrir. C’est une belle chose parce que nous sommes champions de la Caraïbe. Pas seulement de la Martinique… de la Caraïbe ! A travers cette compétition, on a aussi représenté la Martinique et le peuple martiniquais. Surtout le François ! Après la pluie qui a coulé la commune, c’est un peu une victoire qui tombe bien pour les franciscains. Ensuite, pour le collectif, ça a été une expérience assez enrichissante. Cela va nous servir pour la suite si jamais l’année prochaine on retourne dans cette compétition. On saura ce qu’on devra faire.

J’aimerais enfin saluer nos guides : Patrick Percin, qui avait déjà participé à ce tournoi et Franciano Etinof, deux hommes expérimentés qui nous ont beaucoup servi. »    

 

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Sincèrement, dans cette compétition, le niveau des clubs adverses était-il réellement élevé par rapport au championnat martiniquais ?

« Pour ne pas vous mentir, ça dépendait des matchs. La première équipe de Curaçao (RKSV Centro Dominguito) avait un niveau assez élevé. On a chuté contre eux (2 buts à 1) parce qu’on est arrivé la veille durant la nuit et on a joué le lendemain l’après-midi… Ils avaient le niveau des 4 premiers du championnat de la Martinique. Ensuite, le deuxième match, l’équipe qu’on a battue 6 buts à 0 (Cayon Rockets), je pense que plus de la moitié de notre championnat pouvait les gagner. Le troisième match était un peu plus difficile. On a gagné 5 buts à 2 (Bodden Town FC ) mais franchement c’était l’équipe la plus réaliste qui a gagné le match. On a eu des occasions, eux aussi. On a marqué 5 buts donc tant mieux pour nous. On a pu se qualifier grâce à ces deux victoires lors des matchs de poules. La demi-finale était aussi difficile même si nous avions gagné 2 buts à 0 (Real Rincon). C’était un adversaire très costaud. Par contre la finale, contre l’Inter Moengotapoe (Suriname), cette équipe avait vraiment le niveau d’une sélection. »

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Tu as déjà joué avec l’équipe réserve d’Arles-Avignon ou encore la Gold Cup avec la sélection de la Martinique, qu’est-ce que ces expériences t’ont enseigné?

« Avec Arles-Avignon, j’ai voulu voir autre chose que le championnat de la Martinique. J’ai même voulu réussir dans le foot. Mais ça s’est un peu compliqué à la fin. C’était une bonne expérience car j’ai pu côtoyer des joueurs de haut niveau aux entraînements, comme Mamadou Niang , Gaël Givet, ou encore Pascal Chimbonda… Mais le niveau CFA n’a aucune différence avec le championnat de la Martinique. C’est un peu plus tactique, plus technique, il y a vraiment des joueurs au-dessus de la moyenne, mais ce n’est pas vraiment plus élevé que le championnat de la Martinique. J’étais dans la continuité de ce que j’avais en Martinique mais je n’ai pas pu réussir car le club a coulé…

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Au niveau de la sélection, c’est vraiment autre chose. C’est le niveau international. C’est vraiment le haut niveau ! Tu rencontres les Etats-Unis, le Panama, le Nicaragua… C’est vraiment plus élevé. C’était vraiment une bonne chose pour nous, Martiniquais de pouvoir jouer des matchs comme ça. Même le match amical qu’on a joué contre Trinidad aussi. La sélection c’est vraiment autre chose ! Cela nous permet de nous rapprocher vraiment du haut niveau par rapport à ce qui se passe en club, où c’est autre chose. »  

 

En plus de vouloir remporter le championnat de la Martinique, le prochain objectif du Club Franciscain sera de se qualifier pour la Ligue de la Concacaf, en affrontant la 4e meilleure équipe de la Coupe des champions de la Caraïbe professionnelle… Êtes-vous confiants et impatients de participer à cette nouvelle aventure ?

« Bien sûr ! Nous sommes impatients mais pour l’instant nous mettons cette compétition de côté… Là, on doit s’occuper du championnat. On a un travail qu’on doit terminer. Pour l’instant (20e journée), nous avons 2 matchs en retard. Donc il faut gagner ces deux matchs et les prochains. On se focalise maintenant sur le championnat car ça aussi c’est notre objectif. Il y a la finale de la Coupe de la Martinique aussi… Donc il faut bien récupérer physiquement les matchs de la Coupe de la Caraïbe. On a eu 5 matchs en 10 jours. On a donc joué tous les 2 jours et ça a beaucoup joué sur notre physique. Donc il faut récupérer avant de penser au barrage pour se qualifier à la Ligue de la Concacaf. On a 3 matchs à faire avant de retourner à la conquête de ce nouveau défi. On avance match après match. »  

 

Sur le plan sportif, le Club Franciscain peut-il créer l’exploit mi-Mai en Jamaïque ?

« Oui on veut créer l’exploit ! Avant tout, nous sommes des compétiteurs. On ira en Jamaïque pour gagner. Après, on dit que ce sera un exploit car il y a des professionnels en face mais ce sont des hommes comme nous. Il y aura toujours 11 joueurs adverses sur le terrain. Nous avons des joueurs de la sélection, je pense qu’on peut être à leur niveau. Il ne faut pas se cacher derrière un statut amateur ou professionnel. Si on gagne ça sera effectivement un exploit par rapport au statut mais pour moi, nous sommes et nous serons au niveau. »

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Par rapport à la saison dernière, cette saison, qu’est-ce que l’équipe a de plus ? 

« On a évolué dans les automatismes. On n’a perdu aucun joueur. On a conservé tous nos joueurs. On a même recruté quelques joueurs, notamment Yann Thimon qui est revenu au Club Franciscain. Donc on a gardé les mêmes et on a continué avec les mêmes. On a eu un nouveau coach qui est venu avec ses idées… Donc nous sommes contents. On s’applique et on se concentre sur ce qu’il nous dit et pour l’instant ça fonctionne, donc tant mieux pour nous. »    

 

Enfin, tout comme Nicolas Zaïre, penses-tu toi aussi que le Club Franciscain peut atteindre un niveau semi-professionnel ?

« Oui. Je confirme ce que dit Nicolas Zaïre puisqu’il est un joueur très expérimenté. Il a déjà joué en sélection, et il a déjà joué contre des joueurs professionnels. Il voit le niveau du Club Franciscain. Il voit ce qu’on peut faire et ce qu’on fait contre des clubs de niveau professionnel. Il a été aussi de ceux qui sont allés jouer contre Nantes. Moi je n’y étais pas parce que j’étais à Arles-Avignon. Mais lorsque tu vois ce qu’ils font contre le FC Nantes, un club de Ligue 1… Tu te dis vraiment qu’on peut espérer atteindre le niveau semi-professionnel. Je pense qu’on a le niveau. Les clubs de CFA et de National sont considérés comme des clubs semi-pros. Quand on compare ces clubs avec le nôtre, on peut se dire qu’on peut avoir et atteindre donc ce niveau. Mais pour moi, nous sommes au niveau ! »