Samedi soir à Dillon, la sélection de Martinique a perdu contre le Costa Rica (1-2) à l’occasion de son dernier match en Ligue des Nations. Après avoir mené 1 but à 0 durant 85 minutes, à 10 contre 11, les Matinino ont cédé dans les dernières minutes en encaissant 2 buts.

La conférence de presse de Marc Collat et de Florent Poulolo après la défaite des Matinino contre le Costa Rica (1-2 ; des réalisations de Mickaël Bion pour la Martinique, d’Aaron Suarez et Anthony Contreras pour les Ticos) :

On a l’impression que la sélection de Martinique a eu des difficultés avec l’arbitrage…

“Oui. Sur le carton rouge de Mickaël Biron (35e minute), au départ la faute est du côté du Costa Rica et le geste de Mickaël Biron ne mérite pas un carton rouge. Pour moi, c’est vraiment scandaleux. Je pense que l’arbitrage a tué le match.”

Que retenir de positif ?

“Ça dépend de quel côté on se place. Pour moi, il y a beaucoup de fierté. Il y a de la déception et de la frustration parce qu’on n’a pas pu continuer à jouer. On n’a pensé qu’à défendre car c’était difficile de faire autrement. À partir de là, je dirai que c’est l’arbitre qui a décidé du sort du match.”

Que fallait-il ajuster pour obtenir la victoire ?

“C’est compliqué car lorsqu’on est dans des situations comme ça, on se demande si on doit jouer avec un défenseur de plus ou s’il faut sortir un attaquant… Mais, le ballon, il fallait bien essayer de le garder quand même un peu devant. C’est pour ça que Brighton Labeau a fait tout le match et nous a récupéré des ballons précieux. On ne s’habitue pas à jouer à 10 pendant une heure. C’est compliqué ! À 11 contre 11, c’était déjà un match compliqué. À 10 contre 11, ça devient mission impossible. Et pourtant, à 5 minutes près, on réussissait l’exploit.”

À partir du carton rouge, quelles ont été les consignes ?

“On a joué avec 2 lignes de 4. C’est pour ça aussi que j’ai fait des changements. En deuxième mi-temps, j’ai fait rentrer Romario Barthéléry qui n’était pas dans le coup pour jouer dans le couloir droit. Après, on voulait essayer de garder le ballon au niveau d’un joueur comme Brighton Labeau. Mais, plus le match avançait, plus les gars commençaient à manquer d’énergie. Je pense que si le match avait duré 10 minutes de plus, on aurait perdu 4 buts à 1.”

Romario Barthéléry est entré puis ressorti… pourquoi ?

“Il ne répondait pas aux consignes que je lui ai données. Donc, il fallait faire autre chose. Mais, je ne veux pas m’apitoyer sur les cas des uns et des autres. Ce que je retiens c’est que les joueurs ont montré beaucoup d’abnégation et beaucoup de volonté. Bien entendu, on a pris ces 2 buts en fin de match. Mais l’essentiel pour moi est ailleurs. On sait qu’on est en progression.”

La sortie de Yordan Thimon a-t-elle changé le match ?

“Yordan était blessé à la fin. Il avait des crampes et on peut penser que des joueurs sur le banc puissent faire 10 minutes et fassent le travail. Effectivement, on a pris nos buts sur le côté droit car le Costa Rica a poussé encore plus sur ce côté-là. Face à de tels adversaires, c’est compliqué. Eux, ils ne se sont jamais affolés. Ils ont fait tourner le ballon et ils nous ont fatigués. C’est passé dans les 5 dernières minutes et ça aurait pu passer avant. Notre gardien de but a fait un bon match. Je suis très satisfait et je veux retenir les points positifs et oublier les faits de jeux.”

Faudra-t-il s’axer sur un latéral droit professionnel à l’avenir ? Des joueurs comme Ronny Labonne, Joris Moutachy ou Kenny Lala ?

“On essaye toujours de faire venir des joueurs de haut niveau. Maintenant, entre vouloir et pouvoir, il y a encore beaucoup d’espace. Aujourd’hui, si effectivement on a joué avec certains joueurs locaux c’est parce qu’on n’avait pas les joueurs professionnels au poste. Mais, j’estime que Yordan Thimon a fait le job tant qu’il a été sur le terrain. Je ne vais pas stigmatiser les uns ou les autres. C’était un match compliqué à jouer. On n’avait pas imaginé ce scénario. On avait imaginé qu’on pouvait mener au score. Mais, on n’avait pas imaginé qu’au bout d’une demi-heure on allait se retrouver à 10.”

4 matchs, 3 défaites. Quel bilan tirer de cette Ligue des Nations ?

“On est tombés dans le groupe le plus dur de la Ligue A en Ligue des Nations. Le Costa Rica est classé 3e. Le Panama est classé 5e au classement Concacaf. On n’a pas été ridicules. Quand on a pris les 5 buts contre le Panama, on a eu nous-mêmes pas mal d’occasions. On a eu un but refusé alors que le ballon était rentré de 50 centimètres à 2-0. Lorsqu’on joue des équipes de haut niveau, on se rend compte de ce qu’il faut pour avoir du répondant, surtout à ce niveau. Donc, je ne suis pas déçu parce qu’on n’a pris qu’un point lors de ces 4 matchs. Je suis plutôt rassuré car je sais qu’en Martinique on a fait largement jeu égal avec deux équipes du top 5 de la Concacaf.”

Pouvons-nous dire que la Martinique était au niveau du Costa Rica sur ce match-là…

“Sur les 30 premières minutes, oui. On a montré qu’on était présents. Sur les 30 premières minutes, ils n’ont pas une occasion de but. Ils ont commencé le match à partir du moment où on était à 10. Il nous a manqué 5 minutes. Je tire beaucoup de motifs de satisfaction lors de ce match. C’est intéressant de voir ce qu’on a été capables de faire pendant une demi-heure où on a regardé le Costa Rica les yeux dans les yeux. On a pu vraiment mesurer les progrès qu’on a faits depuis un an.”

[ Réaction de Florent Poulolo :

“Comme l’a dit le coach, face au Costa Rica, on n’a pas été ridicules. Je pense qu’on était au niveau du Costa Rica. Défendre plus d’une heure contre une telle équipe ce n’est pas facile. Après, les deux buts encaissés, c’est de la malchance. On est déçus. Mais c’est la route à emprunter.” ]

Quel adversaire aura été le plus difficile ? Le Costa Rica ou le Panama ?

“Je pense que c’est le Panama. Peut-être qu’on ne les a pas joués dans les conditions idéales. Je vous rappelle qu’on avait joué 2 matchs de suite à l’extérieur. En ayant perdu le premier match, on essaye de grappiller quelque chose et on essaye d’être ambitieux. Mais, on se fait contrer et on prend une volée au Panama. Pour répondre à votre question sur les 4 matchs, effectivement, c’est le Panama qui m’a fait la meilleure impression.”

Enfin, comment avez-vous trouvé l’ambiance au stade Pierre Aliker ?

“Les supporters en ont eu pour leur argent. C’était vraiment un match spectaculaire et je crois qu’ils ont dû aimer que les joueurs se donnent à fond. D’ailleurs, ils l’ont prouvé à la fin en les applaudissant malgré la défaite. Nous, tout ce qu’on espère c’est que lors des prochains matchs il y ait un tel engouement. Ça prouve qu’il y a vraiment du monde derrière la sélection et ça fait chaud au cœur.”

Pour se qualifier pour la Gold Cup, la Martinique passera par les barrages (mi-juin 2023). Que faudra-t-il améliorer pour se qualifier ?

“On s’améliorera nettement à partir du moment où on finira un match à 11. Peut-être récupérer quelques garçons supplémentaires qui pourraient nous apporter un plus. Aujourd’hui, je suis satisfait du groupe et je ne vais pas anticiper l’avenir. Bien entendu, l’objectif maintenant c’est la qualification à travers ces barrages pour la Gold Cup.”

.