Il est originaire de la ville du Lamentin et joue en Pologne au Wisla Cracovie, Boris Moltenis valide l’idée de porter un jour le maillot de la sélection de Martinique.

Interview de Boris Moltenis (23 ans), défenseur central du Wisla Cracovie (Pologne) :

Tu as des origines martiniquaises. Que représente la Martinique pour toi et de quelle commune viens-tu ?

« Mon père est Martiniquais et ma mère vient de métropole. Quand j’étais petit, j’y allais tous les étés pour passer les grandes vacances avec mon père. Et là, avec le foot, j’ai moins de vacances et c’est un peu plus compliqué, j’essaie d’y aller une fois tous les deux ans. Mais c’est sûr que j’ai quand même un lien avec la Martinique. On vient du Lamentin. »

Ton dernier séjour en Martinique date de quand ?

« L’été dernier. Fin mai début juin. »

Tu es footballeur professionnel et tu évolues en Pologne : au Wisla Cracovie. Comment se passe ta saison à titre personnel et à titre collectif ?

« J’ai signé cet été au Wisla Cracovie. On a pour objectif de remonter rapidement en première division. Pour le moment, ça se passe bien, on est quatrièmes au classement sachant que les six premiers font les Playoffs pour l’accession en première division. De mon côté, ça se passe de mieux en mieux. Je joue et j’avais besoin de temps de jeu. Je suis plutôt performant et franchement je suis plutôt content. »

Pourquoi rejoindre la Pologne alors que tu as déjà disputé des matchs de Ligue 2 et de National en France ?

« Je pense que j’avais envie de sortir de mon confort et de me mettre dans l’inconfort (rires). J’ai vraiment eu un bon feeling avec le coach. Les offres que j’avais reçues en France et dans les autres pays étaient moins intéressantes. Pour moi, c’était le meilleur projet pour grandir en tant qu’homme et franchir des paliers dans ma carrière. »

Quel est le niveau de la Fortuna 1 Liga (2e division en Pologne) ?

« Je n’aime pas trop comparer, ça dépend des équipes. Mais, c’est un championnat physique et tous les matchs sont compliqués. C’est très physique car les Polonais sont athlétiques. Après, techniquement la Ligue 2 en France est un peu au-dessus. Mais franchement, c’est un bon niveau. Ce qui est impressionnant, c’est le professionnalisme. Par exemple, les installations, les stades, les pelouses… Il y a la VAR par exemple en deuxième division ici. En France, il n’y a même pas la VAR en Ligue 2. Donc, ce n’est pas mal. »

Que retiens-tu de tes expériences à Sochaux et à Boulogne ?

« Je suis très content de mes expériences à Sochaux et à Boulogne. Depuis tout petit, Sochaux c’est mon club de cœur car avec ma mère, on vivait dans la région. C’est vraiment plus que le football. C’était un rêve de jouer à Sochaux au début. Malheureusement, à la fin je ne jouais plus beaucoup car j’ai eu une grosse blessure et quand je suis revenu je ne jouais plus beaucoup. Donc, j’ai signé en National pour avoir du temps de jeu. À Boulogne, j’ai eu du temps de jeu mais collectivement, ça ne s’est pas forcément passé comme on voulait : on est descendus en National 2. Mais, ce n’était que de bonnes expériences. »


À Boulogne, tu jouais avec le Martiniquais Wesley Jobello aussi. Que peux-tu dire de lui ?

« Wesley, c’est un super mec et un super joueur. En plus, on a beaucoup parlé de la Martinique quand on était là-bas. Lui, il allait en sélection et on a beaucoup parlé de ça. Donc oui, c’est un super mec et un super joueur et de toute façon, ça on le sait (rires). »

En effet, Wesley Jobello, c’est un Matinino. Il a déjà évolué en sélection de Martinique… Souhaiterais-tu jouer un jour pour cette équipe, toi ?

« Oui pour moi ce serait bien. C’est sûr que pouvoir jouer devant ma famille là-bas et représenter la Martinique serait toujours une fierté. Maintenant, je pense qu’il faut laisser le temps au temps. À moi aussi de faire de bonnes performances et si un jour il y a un besoin en défense centrale… oui bien sûr. »

Quelle image as-tu de cette sélection ?

« Franchement, je ne vais pas vous mentir, je ne la connais pas plus que ça. Avec Wesley on a parlé de ses bons souvenirs qu’il a eus en sélection. Mais, je n’ai pas forcément beaucoup d’informations donc je ne sais pas trop. Après, j’ai vu qu’il y a de plus en plus de bons joueurs qui évoluent dans de bons clubs. Donc, je suis sûr qu’avec le temps ça ne peut être que de mieux en mieux. »

En juin prochain, la Martinique jouera sa qualification pour la Gold Cup aux USA. Cette aventure te tenterait-elle ?

« Moi comme j’ai dit, ce serait toujours une fierté. Après, il faut voir en fonction des besoins du sélectionneur. Mais bien sûr, s’il faut aller représenter la Martinique, j’irai avec grand plaisir. »

En attendant, place au Wisla Cracovie. Quel serait le scénario idéal pour cette fin de saison ?

« Le scénario idéal serait qu’on monte directement. On est dans le groupe de tête. Il nous reste 8 matchs, 8 finales. Il faudra tout donner jusqu’au bout pour ne pas avoir de regrets. Après, on ferra les comptes et je pense que ça sera le plus important. »

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