Interview audio :

 

Tu as signé à Bordeaux au début du mois de janvier 2018 pour effectuer un prêt de 6 mois, comment se passe ton intégration au sein de ta nouvelle équipe ?

« Mon intégration se passe bien. J’ai bien été accueillie. Je suis arrivée le 3 janvier, le jour de mon anniversaire. Les gens sont vraiment sympas, ils m’aident beaucoup. Donc mon intégration s’est super bien passée. »  

 

Pourquoi avoir quitté l’Olympique Lyonnais pour jouer en réalité seulement 6 mois à Bordeaux ?

« J’ai quitté l’Olympique Lyonnais pour jouer 6 mois à Bordeaux parce que je voulais avoir du temps de jeu. Après, ce n’est que 6 mois parce que je n’ai pas pu être prêtée dès Juin 2017 car il y a eu des complications. Du coup, durant ces 6 mois, je vais être à fond. J’avais besoin de temps de jeu et Bordeaux a eu confiance en moi. Tu sentais vraiment qu’ils avaient envie que je les rejoigne. Donc être ici, je pense que ça va me faire du bien. Je monterai en puissance, je jouerai, j’enchaînerai les matchs et ça c’est le plus important… J’avais besoin de ça. »

 

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D’ailleurs, quel est l’objectif de Bordeaux ? D’après-toi, est-ce que l’équipe peut finir sur le podium au terme de cette année ?

« Je pense que l’objectif de Bordeaux c’est déjà de se maintenir. On est bien partis pour. En ce moment on est 5ème et je pense qu’on peut aller chercher la 4ème place. Je ne dis pas que ça sera facile mais de toute façon le groupe vit bien et travaille bien donc ça peut être jouable de titiller le Paris FC… Et pourquoi pas finir 4ème ! »

 

Si vous finissiez 4ème à la fin de la saison… Tu pourrais rester à Bordeaux ou comptes-tu rentrer à Lyon ?

« Pour le moment ça se passe bien et je pense que ça continuera à bien se passer tout au long de ces 6 mois. Mais oui, pourquoi pas ne pas rester à Bordeaux. Après je sais que ça sera compliqué puisque je suis toujours sous contrat avec Lyon jusqu’en 2019. Mais oui, j’aimerais bien rester à Bordeaux. Pourquoi pas. » 

 

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Pour l’année 2018, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter sur le plan individuel ? As-tu des objectifs personnels à atteindre ?

« Oui, j’ai des objectifs personnels. C’est pouvoir déjà jouer et retrouver le rythme. Ensuite ce sera de marquer des buts et de faire marquer… Pourquoi pas ensuite aller en Équipe de France! C’est dans un coin de ma tête. Il y a la coupe du monde en 2019 qui se déroulera en France donc forcément c’est l’un de mes objectifs personnels. Après, j’ai des objectifs collectifs. Avec l’équipe, il faut qu’on fasse une bonne deuxième partie de saison et pourquoi pas finir 4ème. Avec ce groupe, je pense qu’on en a les moyens. »   

 

Comment te décrirais-tu ? Quelles sont tes qualités physiques quand tu es sur le terrain ?

« Mes qualités physiques sont ma puissance et ma rapidité. Je pense que ce sont mes qualités premières. Après, j’aime bien dribbler et j’ai aussi un bon pied gauche qui m’aide un peu. »

 

Tu es originaire de la Martinique, qu’est-ce que cette petite île représente pour toi ? D’ailleurs, de quelle commune viens-tu ?

« Cette petite île représente beaucoup pour moi puisque je suis née là-bas et c’est en Martinique que j’ai commencé le football. Je n’oublie pas d’où je viens. J’ai commencé à l’UJ Monnerot (Robert). J’ai eu des entraîneurs qui m’ont bien aidée car ils ont vu mes qualités. Moi, je ne les voyais pas. J’allais m’entraîner sans avoir forcément l’objectif d’être footballeuse professionnelle. Mais, mes entraîneurs m’encourageaient toujours pour que j’aille le plus loin que possible : Thierry Mazarin, Luc, Michel Platon… Aujourd’hui, je les remercie.

Après, j’ai joué à Rivière-Pilote en féminine. Cette équipe aussi m’a beaucoup poussée. Charlène Marie-Jeanne est une personne qui m’a donné beaucoup de conseils et qui jusqu’à maintenant m’en donne toujours. Donc ces personnes-là et la Martinique je ne peux pas les oublier. Mes parents habitent en Martinique, cette île c’est vraiment là d’où je viens. Donc les oublier ça m’est impossible. »     

 

A ton avis, pourquoi le football féminin en Martinique n’est pas très bien suivi ?

« Je pense que s’il n’y a pas suffisamment de moyens le football féminin ne va pas être suivi. Tout est une question de moyens. Si on met des structures en place pour le football féminin je pense qu’on peut faire quelque chose de bien parce qu’aux Antilles (en Martinique et en Guadeloupe) il y a de très bonnes joueuses. C’est juste les infrastructures qui manquent. C’est pour cette raison que le football féminin est moins médiatisé. Mais sinon, je suis persuadée qu’il y a de très bonnes joueuses en Martinique notamment. »       

 

Quel message pourrais-tu envoyer aux personnes qui pensent que le football c’est seulement un sport de garçon ?

« Pour moi, le football n’est pas seulement un sport de garçon. Il suffit juste de regarder les matchs à la télévision notamment de l’Équipe de France à la Coupe du Monde ou encore les grandes échéances comme l’EURO et ils verront tout de suite que ce n’est pas uniquement un sport de garçon. Après, certes, nous n’avons sûrement pas le même volume de jeu ni la même corpulence que les garçons mais le football féminin est beau à voir. Maintenant, je croise des gens qui me disent qu’ils préfèrent regarder le football féminin jusque parce qu’on ne fait pas trop de simulations en comparaison avec le football masculin… Mais pour moi, le football féminin, il est beau à voir. Plus notre football sera médiatisé plus les gens vont nous regarder. »    

 

Enfin, tu dois être une vraie passionnée de foot, qui t’a donné l’envie de jouer au football et ensuite devenir footballeuse professionnelle de haut niveau ?

« Pour moi, c’est avant tout Ronaldinho! Depuis toute petite, j’ai toujours adoré ce joueur. Quand il jouait avec l’équipe du Brésil, et avec Barcelone, pour moi c’était un plaisir de le voir jouer. Tu avais l’impression que le ballon était son ami, c’était son Tout. Après, celui qui m’a donné envie d’être footballeuse professionnelle c’est mon frère. Il était toujours là pour m’entraîner. Il me montrait comment protéger la balle et il me donnait beaucoup de conseils. Ensuite, une fois que j’ai eu 15 ans et que j’ai commencé à jouer avec les filles de Rivière-Pilote, j’ai eu la possibilité de faire un essai à Lyon. Après tout s’est enchaîné et c’est là que j’ai vraiment commencé à voir que je pouvais être footballeuse professionnelle. Le fait de savoir aussi que Wendie Renard et Elodie Thomis étaient à Lyon m’a donné envie de venir à Lyon car elles sont des compatriotes. Et bien sûr le fait de savoir que Lyon jouait la Ligue des Champions… ça aussi ça m’a motivée. »