Le 16 octobre 2018, on retiendra que l’équipe de France s’est imposée chez elle, face à l’Allemagne, en phase de poule de la Ligue des Nations. Grâce notamment à un doublé d’Antoine Griezmann, on dira que les hommes de Didier Deschamps, ce soir-là à Saint-Denis, auront su éliminer la Mannschaft dans cette toute nouvelle compétition.
Après ce match, il serait bien facile d’applaudir l’équipe de France en regardant uniquement son score sur le papier… Moi, je préfère montrer pourquoi les bleus ont su gagner les Allemands particulièrement en deuxième mi-temps.
Tout d’abord, dans les premières 45 minutes, l’Allemagne a dominé les français champions du monde admirablement. Tactiquement, cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu les Allemands aussi rigoureux.
Pour mettre en difficulté l’adversaire, la Mannschaft récupérait les ballons généralement assez haut, au niveau de Pogba et Kanté sur le terrain, afin de contrer ses opposants. Cette stratégie mise en place par Joachim Löw faisait que les bleus perdaient systématiquement les ballons dans les petits espaces de l’axe du terrain.
Offensivement, à l’image de l’équipe de France en Russie, l’Allemagne a été souvent dangereuse à la récupération du ballon quand elle occupait les espaces vides sur les côtés. Le trio Sané-Gnabry-Werner et l’arrière latéral Schulz, qui amenaient beaucoup de percussion sur les côtés, étaient les principaux dangers lorsqu’il s’agissait de contrer l’adversaire. Par exemple, le penalty sifflé, qui permet aux Allemands d’ouvrir le score, provient d’un contre de Leroy Sané se projetant rapidement vers l’avant.
L’équipe de France, avec son 4-2-3-1 finalement trop faible en densité au milieu du terrain, était donc placée un peu trop haut face aux Allemands qui évoluaient en 3-4-3. Rééquilibrer le milieu de terrain était donc évident.
En seconde mi-temps, mettre le système de jeu en 4-3-3 a fait que l’équipe de France a su retrouver son équilibre mais aussi son pragmatisme. Être pragmatique, par définition, c’est pouvoir faire les choses de façon concrète. Ainsi, concrétiser les actions.
Les médias français ont l’habitude de dire que l’équipe de France n’a pas de fond de jeu… Mais notons que cette dernière avec un bloc équipe médiant a su concrétiser ses occasions grâce à un centre côté gauche de Lucas Hernandez pour Griezmann et d’une passe dans l’intervalle de Kylian M’Bappé pour Blaise Matuidi qui se fait faucher dans la surface de réparation. Avec deux buts, nous avons pu voir premièrement du jeu sur les côtés et deuxièmement une passe axiale qui transperce la dernière ligne défensive allemande provoquant alors du danger.
Certes, l’équipe de France n’a pas un jeu léché et offensif flagrant à l’image de celui du Barça de Pep Guardiola. Mais, cette équipe de Deschamps a l’avantage d’avoir trois points forts collectivement : son jeu direct, son équilibre, et son pragmatisme…. A vrai dire, un réel fond de jeu !
