L’équipementier guyanais, Romaric Rupert parle de ses projets pour le football diamantinois et pour le football martiniquais. Son ambition, un football semi-professionnel en Martinique.

Interview de Romaric Rupert, créateur de la marque Flexcible :

Tu es le créateur de la marque Flexcible. Tu es également associé à l’US Diamantinoise pour réaliser les maillots du club pour la saison 2021/2022. Pourquoi le Diamant ?

« Le Diamant tout simplement parce que je suis associé avec Frédéric Piquionne sur l’agence RPC Sport. C’est sa ville, c’est là où il a grandi. Pour lui, c’est important d’investir et de redonner au Diamant ce que le Diamant lui a donné. Il m’a toujours sollicité pour qu’on vienne en Martinique pour mener des actions. J’en mène beaucoup en Guyane et je lui ai dit que je viendrai en Martinique. Cette action de réalisation de maillots n’a pas uniquement été menée avec Frédéric. Il y a aussi Yohan Piquionne (Ti-Piq), son petit-frère, et Brice Larcher. Donc tout était réuni. Moi, je n’avais aucun élément mais il y avait déjà une équipe qui travaillait et qui m’expliquait comment était le Diamant. On connait, entre Martiniquais et Guyanais comment on aime se chambrer. On m’a dit le Diamant c’est si, le Diamant c’est ça. Je suis venu et depuis que je suis arrivé tout se passe bien. Effectivement, c’est très beau. Je suis aujourd’hui avec le maillot du Diamant parce que je trouve que c’est une belle ville et il y a quelque chose à faire. Quand on parle de foot, on parle de valeurs, de cohésion sociale, de fédérer. Je trouve qu’il y a tout ici pour créer un modèle. Alors, c’est avec plaisir que je suis là. C’est un plaisir d’être associé et d’investir au Diamant. C’était une envie de Frédéric Piquionne de travailler avec le Diamant. »

Quels sont tes projets pour le football Diamantinois et le football martiniquais ?

« Je suis un ancien footballeur et quand je parle de réforme, j’ai une vision de football semi-professionnel. À la différence de la Guyane où je le vois dans 10 ans, la Martinique à l’heure d’aujourd’hui vous êtes dans un système où je le vois dans 5 ans. Maintenant, je suis là, je découvre la ville, les habitants. Je vois pas mal de choses. Comme je disais à Frédéric, il faut qu’on parte avec l’US Diamantinoise sur un projet à ce stade-là. Il faut investir pour faire un modèle économique, mettre du rêve pour les jeunes, créer des événements et fédérer. C’est possible car la marque Flexcible c’est ‘plier pour ne jamais casser’. Flexcible c’est un phénix parce qu’il renaît toujours de ses cendres et le slogan de la marque c’est ‘fait de ta cible un objectif à atteindre’. Il ne faut pas se trouver d’excuses mais des solutions. Et aujourd’hui avec le Diamant, moi je suis tombé amoureux. Je fais du sport avec Ti-Piq et il y a un beau décor. Donc, j’ai dit à Fred on y va ! J’aime le tout droit. Mais par contre, je suis un compétiteur. J’aime gagner. Si on est là c’est qu’on va partir sur un projet et on va vraiment mettre les moyens d’en faire quelque chose. Je suis serein. »

Dans tes projets, il y a la Flexcible Cup. Pourquoi vouloir créer un tournoi pour les 12-13 ans déjà en Guyane en 2022 et en Martinique en 2023 ?

« J’ai joué au foot et il faut savoir que j’ai intégré le groupe sénior à l’âge de 15 ans. Je ne pouvais pas encore jouer. Mais quand j’ai eu l’âge de faire le double surclassement à 17 ans, j’ai joué en sénior. Le foot m’a tout donné mais je rêvais de devenir footballeur professionnel. Je ne suis pas devenu footballeur professionnel à cause de mon accident et c’était plus compliqué pour moi. Mais à 12-13 ans, c’est là où on a tous les rêves et qu’on rêve de devenir pro. Et c’est à cet âge qu’on m’a dit d’arrêter de rêver. Lorsqu’on dit ça à un jeune… Si même le rêve, on le lui retire, qu’est-ce qui lui reste ? Donc, la Flexcible Cup c’est mettre du rêve. Quand tu arrives à la Flexcible Cup, directement on te remet un pack avec un sac à dos, un ballon, un maillot et il y aura des personnalités qui pourront les dédicacer. En tout cas, sur cette journée il y aura que du rêve. La Flexcible Cup, c’est donner aux gens l’envie de faire du sport. Et on sait très bien qu’à travers un événement, on relance un sport et tout ce qu’on veut. Ce jour-là, il y aura de la pédagogie. À travers le sport, on peut éduquer nos jeunes et mettre des associations avec différents thèmes. C’est avoir un événement où ce jour-là ils sont aptes à écouter les discours. Cela permettra aussi de valoriser ceux qui sont sur le territoire au quotidien et qui œuvrent dans l’ombre. On sait très bien comment ça se passe, c’est à travers des événements comme ça qu’on peut récompenser ces associations et les aider à évoluer. La Flexcible Cup commence en Guyane parce que je suis de la Guyane. Après, ça se passera au Diamant car Piquionne est d’ici. Après, on va se déplacer en Guadeloupe, à la Réunion… On va se déplacer partout parce que pour nous RPC Sport c’est une passerelle. Les gens ne rêvent plus. »

Quelles personnalités seront présentes et il y aura-t-il des recruteurs ?

« Il y aura des personnalités. Après c’est difficile à l’heure actuelle de dire qui sera présent puisque ça dépend de l’agenda. Maintenant, on doit tenir compte de la crise sanitaire actuelle. Ce sont des choses qu’on prendra le temps d’étudier et d’analyser. Mais c’est sûr qu’il y aura des personnalités car des événements comme ça, c’est important qu’il y ait des personnalités. On ne peut jamais dire à l’avance qui sera là car ça dépend de pas mal de choses. Mais oui, il y aura des personnalités ce jour-là. »

Tu aides l’US Diamantinoise en tant que marque pour ses maillots. Ambitionnes-tu de toucher d’autres clubs en Martinique avec ta marque Flexcible ?

« Bien sûr. Le but est de toucher un maximum d’équipes. On a même un projet R1 qu’on a déjà développé qui regroupe toutes les équipes. Mais à un moment, il faut se poser avec tous les penseurs, tous les acteurs pour en discuter. En général, on dit ‘step by step.’ C’est mieux d’arriver et de commencer déjà avec un club. C’est important que les gens puissent voir ce que je fais. Que c’est concret, que c’est crédible, que c’est possible. »

D’ici les 3 prochaines années, ambitionnes-tu de créer une véritable compétition avec des équipes séniors et faire un championnat international, en Martinique, Guadeloupe, Guyane ?

« Depuis la crise je suis parti pour une réforme du football de Martinique, Guadeloupe… J’avais dit à Fred que je vois une compétition comme une forme de Ligue des Champions. Mais ce sont des projets qui sont profonds. Ça demande donc du temps. On est à l’étude. On a besoin de partenaires et de plusieurs personnes. Pour que ça puisse être possible, il faut commencer par les fondations. Je suis équipementier, j’ai une agence de gestion de joueurs avec Fred. On a tout ça, donc maintenant c’est venir, investir et poser les premières pierres. Au fur et à mesure, les choses vont se mettre en place. Mais si on veut être au niveau du semi-pro, il faut des compétitions. Il faut qu’on se tourne vers la Caraïbe. Souvent, je vois les gens penser à l’Europe, mais c’est loin. On a tout ce qui faut pour faire ici. Il faut créer le système économique. Après, je vends du rêve qui est palpable. Il y a le rêve et la réalité. Et entre le rêve et la réalité, il y a un pas. Donc, je projette le rêve qui est réalisable. Je ne vais pas vendre du rêve qui n’est pas réalisable. C’est pour ça que je dis toujours : je parle de ce que je sais faire, pas de ce que je ne maîtrise pas. »