Aujourd’hui coach de l’équipe réserve du Stade Brestois, Bruno Grougi ne dit pas non pour occuper le poste de sélectionneur de la Martinique dans le futur. En attendant, il estime que Marc Collat a le bon profil pour travailler avec les Matinino.
Interview de Bruno Grougi, ancien joueur du Stade Brestois et de la sélection de la Martinique :
Aujourd’hui, tu es l’entraîneur de l’équipe réserve du Stade Brestois. Comment se passent tes débuts ?
“Pour le moment, ça se passe bien. C’est un poste qui est tout nouveau pour moi. Les résultats sont pour le moment plutôt favorables et plutôt positifs. J’ai l’impression que les garçons avancent. Et ça, c’est très intéressant car c’est le plus important dans la formation. Au-delà des résultats c’est bien sûr la progression des joueurs qui est importante pour nous. Sur ce point, je trouve que c’est très intéressant.”
Quelle philosophie de jeu mets-tu en place avec ton équipe ?
“Forcément c’est un football offensif. Je vais m’attacher à pratiquer un beau football et à être un peu méticuleux sur la façon d’élaborer le jeu, à partir de derrière. Un football inspiré de celui de Barcelone où j’aime bien voir les circuits de passes et les dédoublements. Le football collectif, on va dire.”
En tant que Martiniquais, quelle relation entretiens-tu avec Christophe Hérelle et Ronaël Pierre-Gabriel, les autres Martiniquais du Stade Brestois ?
“Ce sont toutes des relations différentes en fait. C’est vrai qu’avec Christophe, on se connaît déjà depuis un petit moment. Lorsqu’il était à Nice, j’ai essayé d’œuvrer à mon niveau pour qu’il rejoigne le club. C’est vrai qu’avec Christophe, on s’entend bien. Avec Daniel Hérelle, son frère, on a une relation différente. Mais que ça soit avec Joan Hartock, Ronaël Pierre-Gabriel ou encore Steven Joseph-Monrose, on se connaît de bout en bout. Donc forcément, il y a une relation différente. Naturellement, nous sommes plus proches les uns des autres.”
La sélection de la Martinique a eu une Gold Cup difficile en juillet dernier. 0 point pris en 3 rencontres face au Canada, aux Etats-Unis et Haïti. Quelles sont tes impressions suite à cette compétition ?
“Déjà, j’ai trouvé qu’ils étaient dans une poule très élevée. Pour moi, il n’y avait pas une poule aussi élevée dans la compétition. Je ne dis pas ça forcément pour défendre le bilan de Mario Bocaly. Mais, à un moment donné quand tu te poses et tu vois le niveau des adversaires, c’est vrai que c’était compliqué. Après, je pense qu’on est aussi arrivés à la fin d’un cycle avec certains joueurs. Même s’il y a des joueurs qui sont assez performants dans leur club, à un moment il y a un certain équilibre à trouver. Je pense donc que certains joueurs sont arrivés au bout du cycle. Avec le nouveau sélectionneur, il va être intéressant maintenant de savoir quels nouveaux éléments il va apporter et quel discours il aura pour que ça prenne. La sélection c’est très compliquée. En tant qu’entraîneur, tu as très peu de temps pour mettre en place tes idées de jeu. Tu as très peu de temps également pour mettre en place ton projet et pour autant il faut aller très vite puisque tout doit être très bien tout de suite. Maintenant, le souci est que tu ne peux pas avoir l’apport des joueurs professionnels comme tu le souhaites. Aujourd’hui, j’imagine qu’il est important d’avoir dans l’axe central un professionnel qui puisse faire le lien avec les locaux. C’est donc assez important qu’on puisse avoir des joueurs professionnels à disposition.”
Selon nos informations, il y a de fortes chances que ce soit Marc Collat le prochain sélectionneur des Matinino. Selon toi, est-ce que ce serait un bon choix ? En sachant qu’il veut s’appuyer sur les meilleurs et compter sur des professionnels…
“Je ne connais pas réellement ses idées ni son projet pour la sélection. Après, si on parle du profil, c’est un très bon profil. Etant donné qu’il a un grand vécu dans le milieu professionnel et dans une sélection, c’est déjà très important. Le management d’une sélection n’est pas le même dans un club. Il faut un profil. Il faut une personne qui ait déjà vécu cette position. Donc, si on parle purement au niveau du profil, je dis que c’est un bon profil pour les Matinino.”
Toujours selon nos informations, ton nom a circulé dans les bureaux de la Ligue pour le poste de sélectionneur de la Martinique. Est-ce que dans le futur ce poste pourrait t’intéresser ?
“Je te mentirai si je te disais non parce que c’était déjà un rêve pour moi en tant que joueur d’en faire partie. J’ai eu la chance d’avoir vécu ça. Donc, si tu me demandes en tant que coach si ça m’intéresserait, bien sûr que oui et pour plusieurs raisons. Maintenant, ce n’est peut-être pas le moment opportun. Comme je disais, une sélection, ce n’est pas le même fonctionnement qu’un club. Il faut aller très vite pour être vraiment prêt. Est-ce que je le suis aujourd’hui ? Je ne pense pas. C’est un peu prématuré. Mais après au niveau de l’envie je dis oui tout de suite (rires) ! Je connais le contexte car de toute façon je l’ai déjà vécu. Je connais les joueurs et les mentalités. Cette génération, je la connais. Donc, ce n’est pas quelque chose qui me fait peur. Au contraire ! C’est un projet qui est très excitant pour moi.”
Quels sont tes objectifs cette saison ?
“Au-delà de l’ambition et de la volonté collective, c’est d’accompagner le plus possible et le mieux possible chaque individu. Qu’en fin de saison, on puisse faire le bilan et dire que 2 ou 3 joueurs sont montés avec le groupe professionnel. Ça c’est vraiment mon objectif premier. Après, c’est bien sûr bien faire figurer cette équipe de N3 dans son championnat. Etant donné qu’on est le Stade Brestois, on peut avoir des ambitions assez élevées. Pour moi, on peut essayer de concurrencer le Stade Rennais qui est dans la même poule que nous. Donc c’est bien figurer et faire partie des 5 premiers du championnat. Même si c’est anecdotique parce que ce qui nous intéresse le plus c’est d’arriver à former et d’accompagner les joueurs pour qu’ils puissent franchir cette marche et pour qu’ils aillent chez les professionnels.”