L’ancien manager de la sélection de Martinique, David Régis est ambitieux pour les jeunes de la Martinique et des Antilles. Il compte en repérer pour les intégrer dans des clubs européens.
Interview de David Régis, ancien international américain, en vacances en Martinique, sa terre natale :
Tu es en ce moment en Martinique pour les vacances. Qu’est-ce que ça fait de rentrer chez soi ?
“Ça fait toujours du bien d’être chez soi. On retrouve déjà le soleil et les odeurs. On se sent bien et il y a la famille. Je le dis toujours, le plus important c’est la famille surtout dans les moments que nous sommes en train de passer. Après une année très difficile au niveau footballistique, je suis hyper content de relâcher la pression. Il n’y a qu’en famille qu’on peut retrouver ça. Et être en famille pour moi c’est être en Martinique.”
Rappelons que tu es entraîneur au Luxembourg. Peux-tu nous faire le bilan de ta saison ?
“Avec l’US Mondorf en BGL, c’était une année très difficile. On a eu des hauts et des bas. On s’est battu pour se maintenir, chose qui a été faite. Le plus dur, c’était de maintenir le club et c’est pour ça que ce repos-là sera bénéfique.”
NDLR : son équipe a terminé à la 9e place (sur 16) du championnat élite du Luxembourg.
En Martinique, tu as assisté avec un collègue à la rencontre entre la JS Eucalyptus et le Golden Lion en U15. Pourquoi avez-vous assisté à ce match ?
“Je travaille en partenariat avec d’autres recruteurs en France, en Allemagne et au Luxembourg. De ce fait, c’est Olivier Dumbardon notre visionnaire en Martinique et aux Antilles. Il ira observer des joueurs en Guadeloupe et en Guyane. Donc, on voulait partager nos ressentis footballistiques pour voir si on était toujours sur le même schéma. On voulait également rencontrer certains parents pour leur dire qu’on était des gens très sérieux et qu’on travaillait ensemble. Nous sommes arrivés très tôt pour rencontrer les parents et les joueurs. On a vu un bon match avec des jeunes U15. Ça va être notre objectif premier : intégrer beaucoup de jeunes antillais dans d’autres clubs en France, en Allemagne, au Luxembourg et en Belgique. C’est un peu le but de ma venue ici en Martinique.”
Quels sont les joueurs que vous pistez ?
“On a beaucoup de joueurs dans notre ligne de mire. Vous savez, on aurait pu tous les prendre. Mais, ce n’est pas notre but premier. On veut voir comment le gamin pourrait évoluer. Donc, c’est voir un peu leur évolution et leur mentalité. Ce n’est pas les prendre et les lâcher. Il y a un suivi à faire. Il y a aussi les études et il y a tout ça à mettre en place car on travaille avec les écoles. On a beaucoup de joueurs et on discute avec eux. On prend des notes avec Olivier et après on va faire un listing pour savoir si tel joueur pourrait intégrer telle formation. On a beaucoup de noms mais on n’est pas pressés. On prend les choses tranquillement et on va faire les choses comme il faut. Notre but avant tout c’est d’aider les jeunes à progresser.”
Quels sont ces jeunes ? Il y a-t-il des noms ?
“C’est plus Olivier qui pourra le dire. Je ne veux pas énumérer des noms car ça peut poser des problèmes. Ce n’est pas vraiment mon but.”
David Régis c’est aussi l’ancien Manager de la sélection de Martinique. Aujourd’hui c’est Marc Collat le sélectionneur. Il fait appel à davantage de joueurs pros par rapport aux saisons précédentes. Comment trouves-tu son projet ?
“Pour faire venir des joueurs pros, il faut que ce soit des renforts. Si c’est pour faire venir des joueurs pros et que le football martiniquais soit toujours au même niveau, ça ne sert pas. En Martinique, je sais qu’il y a de très bons joueurs. Si on ne peut pas compter sur eux, je pense que le football en Martinique va mourir. Le nom est très fort : l’apport. C’est pour apporter toute son expérience et un plus. Mais, si c’est pour être à égalité ou moins, ça ne sert pas à grand-chose. Moi, je suis resté 6 mois avec la sélection. Je n’ai pas eu cette chance de pouvoir recruter les joueurs que je voulais mais malgré ça je pense qu’on a fait un bon tournoi. On a failli finir en 1/4 de finale. Pour l’instant, c’est encore tôt. Il faut laisser aussi le temps à l’entraîneur de voir ses capacités. Mais, je dis toujours qu’un bon entraîneur doit revenir en arrière quand ça ne marche pas. Je pense que Monsieur Collat aura toute cette lucidité pour réfléchir à ça.”
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