Interview de Grégory Pastel (Racing Club de Rivière-Pilote) l’un des attaquants de la sélection de la Martinique.
Comment se passe la préparation pour la Gold Cup 2019 ?
“La préparation pour la Gold Cup s’est très bien passée. Elle s’est déroulée à Portland dans de très bonnes conditions, dans les installations de Nike. Très bonne pelouse. Physiquement on se sent bien. Au début ça a été difficile puisqu’on sortait d’une longue saison. Donc il y avait forcément un peu de fatigue. Mais ça fait aussi partie du jeu. Maintenant que les jambes se sont un peu relâchées, je pense que tout le monde se sent bien. À la veille de l’ouverture de la compétition nous sommes tous fin prêts à en découdre”.
Quels sont les exercices que tu effectues en général aux entraînements ?
“Comme pour tout attaquant, nous faisions des exercices devant le but avec des schémas de jeu. En fait, on travaillait l’animation offensive avec des circuits préférentiels. On faisait beaucoup de centres afin d’amener le but. Les avants-centres et les ailiers se devaient d’être assez précis dans la surface de réparation pour finir les actions et marquer. L’objectif était de faire souffrir les gardiens. Ce type d’exercice mettait un peu de compétition aussi entre les portiers et nous, les attaquants. Les entraînements étaient ainsi plus intéressants. Cela mettait davantage de piment aux séances et ce n’était pas plus mal comme ça”.
Individuellement, qu’est-ce que tu apportes à cette sélection ?
“Mes qualités sont ma vitesse et ma percussion. Sur les deux dernières saisons, je suis sorti deuxième meilleur buteur du championnat donc je peux être très efficace devant le but aussi. Techniquement, je me débrouille bien. Par ailleurs, dans la vie de groupe, je suis quelqu’un de plutôt discret. Je m’entends bien avec tout le monde mais forcément il y a plus d’affinité avec les uns que les autres. Mais on dira que je me fonds dans la masse, tout simplement”.
Te sens-tu prêt à défier des joueurs de haut niveau lors de cette Gold Cup ?
“Oui, je suis prêt à défier ce genre de joueurs. Même si ce sont des footballeurs professionnels qui évoluent dans de très bons clubs en Amérique du Nord ou encore en Europe, ce sont justement ces genres de rencontres qu’on a envie de jouer. Mentalement, nous sommes tous prêts à affronter ce type de joueurs et prendre part à cette grande compétition. Cela n’arrive que quelques fois dans une vie. Donc lorsqu’on a l’opportunité et la chance d’être sélectionné on se doit d’être prêt. Après, j’estime avoir atteint un âge de maturité. J’ai eu aussi une certaine constance avec mon club au niveau de mes statistiques notamment. Pour ces raisons-là, je suis prêt et si le staff fait appel à moi pour me faire débuter ou entrer en cours de rencontre, alors je répondrai présent”.
À ton avis comment battre le Canada, ce samedi ?
“Pour battre le Canada, il faudra respecter le schéma tactique et la stratégie mis en place par le staff. Il faudra jouer en équipe avec solidarité comme on l’a toujours fait. D’ailleurs, c’est ce qui nous a permis d’avoir les résultats très positifs qu’on a obtenus précédemment. La sélection ne cesse de progresser. À mon avis, je pense que tout le monde le voit. Physiquement il faudra être prêt. Nous jouerons dans des conditions pas très habituelles puisqu’il fait très chaud. Même si nous sommes habitués avec la chaleur en Martinique, ça n’a rien à voir avec ce qu’on a ici (Portland) par rapport à notre pays. Mais il faudra s’adapter. En respectant bien les consignes et en ayant une envie de gagner, je pense qu’il n’y a pas de raison pour qu’on ne l’emporte pas face au Canada. En tout cas, nous avons toutes les qualités nécessaires pour y arriver”.
Sur le plan collectif, la Martinique en quart de finale de la compétition, tu y crois… Pourquoi ça pourrait être possible ?
“Se qualifier en quart de finale serait logique puisque depuis quelques années les résultats qu’on obtient sont de plus en plus positifs. La sélection progresse. Si on continue sur notre lancée, ça serait logique à mon avis d’être à ce stade de la compétition. On a des joueurs qui sont pétris de qualité, au niveau technique ou physique. Et puis c’est l’objectif. Il faut au moins arriver en quart de finale de cette compétition. Notre détermination fera la différence. On veut enfin retrouver les tours éliminatoires de la Gold Cup”.
Par ailleurs, quel bilan peux-tu faire de ta saison en club ?
“Avec le Racing Club de Rivière-Pilote, sur le plan collectif on ne peut pas dire que ça soit la meilleure saison du club. Bien au contraire. Durant toute la saison on a fleurté avec la zone de relégation. On a clairement joué le maintien cette année. Dieu merci, on a réussi à l’obtenir. Mais effectivement, ça a été une très mauvaise saison avec un club comme le Racing. Mais cette expérience permettra à l’équipe d’en tirer quelques leçons afin qu’on puisse progresser. Sur le plan personnel paradoxalement, je pense que c’est une bonne saison. Je termine deuxième meilleur buteur du championnat avec 18 buts inscrits. Mais je suis quand même resté trois mois sans jouer à cause d’une blessure au talon qui aujourd’hui est derrière moi. Personnellement, j’aurais aimé faire mieux même si ça reste une saison honorable. Je reste quand même satisfait même si la déception est beaucoup plus grande si on se penche sur nos résultats collectifs”.
Lors de la Gold Cup 2019 qui se déroule aux Etats-Unis (du 15 juin au 7 juillet), les Matinino affronteront le Canada (le samedi 15 juin), Cuba (le mercredi 19 juin) et le Mexique (le dimanche 23 juin) en phase de groupes de la compétition.