Ce mardi 14 décembre, le tout nouveau sélectionneur de la Martinique, Marc Collat a annoncé ses multiples projets pour faire progresser les Matinino et le football martiniquais.
Marc Collat est le nouveau sélectionneur de la Martinique. Il sera officiellement accompagné de Gaël Germany (entraîneur adjoint), David Guillet (préparateur physique), Jean-Yves Piquion (Kiné), Sylvain Vigot (médecin), Youri Rogol, Ludovic Suédile (intendants) et “une cellule stratégique et de soutien” (composée de Michel Mospinek, José Pierre-Fanfan, Marcel Pujar, Brice Labeau, Bernard Solitude, Frédéric Piquionne et Raymond Marie-Joseph) ayant pour but d’accompagner le projet de la sélection de la Martinique. Il est à noter que l’entraîneur des gardiens de la sélection pourrait être de nouveau Fabrice Piejos, mais sa venue reste à confirmer.
Les points essentiels de la conférence de presse de Marc Collat :

Objectif, les 1/4 de finale de la Gold Cup :
“J’arrive en sélection de la Martinique mais je ne pars pas d’une page blanche. Il y a eu des choses qui ont été faites avant moi par mes prédécesseurs et qui ont été plutôt bien faites. Pour rappel, sur les 5 dernières Gold Cup, il y a eu 4 participations de la Martinique dont 3 consécutivement. Ce n’est pas rien ! Les qualifications pour la Gold Cup sont toujours compliquées. Donc félicitations à eux car ils ont réussi à maintenir la Martinique à un haut niveau ; félicitations notamment à Mario Bocaly qui a été le sélectionneur des 2 dernières Gold Cup. Maintenant, les dirigeants de la Ligue de Football et son président ont souhaité passer une étape. Ils se sont toujours heurtés à un plafond de verre, c’est-à-dire la qualification pour les 1/4 de finale de la Gold Cup qu’ils ont obtenue une seule fois en 20 ans. C’était en 2002. L’objectif est donc d’aller au-delà. Aujourd’hui en tant que nouveau sélectionneur, je ne m’interdis absolument rien. Mais mon objectif à minima sera une qualification pour les 1/4 de finale de cette compétition. Je pense que c’est un objectif réalisable. Mais, il faut y mettre tous les ingrédients.”
NDLR : en mars – avril 2022 aura lieu le tirage au sort de la Ligue des Nations de la Concacaf.
Un effectif avec plusieurs joueurs professionnels :
“Nous devons mettre en place les conditions pour améliorer l’équipe de la Martinique et ça passe par la sollicitation de joueurs professionnels. En étant ligue régionale, on n’a pas les mêmes facilités que les autres pays de la Concacaf. Nous sommes dans l’obligation d’avoir l’autorisation des clubs, ce que n’ont pas les autres nations. En tant qu’ancien sélectionneur d’Haïti, j’envoyais une lettre à un club et le joueur était libéré automatiquement. Malheureusement, pour nous c’est un peu plus ardu. Malgré notre envie de faire venir des joueurs professionnels dans cette sélection, il y aura peut-être des refus de joueurs et certainement des clubs. Mais, il faudra faire avec et on a cette volonté. Des îles comme les Bermudes, la Jamaïque, Montserrat, Curaçao… Ils font tous appel aujourd’hui à des joueurs professionnels. Quand j’ai rencontré l’équipe de Curaçao, il n’y avait que des joueurs professionnels qui évoluaient au Pays-Bas. Dans l’équipe des Bermudes, il y avait 8 joueurs qui étaient en Angleterre. Donc, si on va dans ce sens, je pense qu’on continuera à végéter. Donc si on veut passer un cap, il faut le faire.
On a une liste de joueurs professionnels qui est tellement importante que je préfère m’attarder sur les joueurs qui auront envie de défendre les couleurs de la Martinique plutôt que de courir après des garçons qui ne sont pas décidés à venir. À partir du moment où on va chercher à s’appuyer sur des joueurs professionnels, il faut que ces gars soient des professionnels avec une âme d’amateur. Je ne veux pas de professionnels qui viennent en traînant les pieds. Je veux vraiment des gens qui viennent pour vraiment défendre les couleurs de la Martinique et qui viennent aider à passer ce cap des 1/4 de finale de la Gold Cup.”
Réaliser une deuxième sélection :
“Il y a aussi une volonté de faire une deuxième équipe. C’est-à-dire, à travers une compétition qui pourrait renaître avec la CFU, qu’il puisse avoir davantage de matchs internationaux. Ce qui manque le plus aux joueurs locaux c’est le contact international. Aujourd’hui en Martinique, mis à part le Club Franciscain, il y a très peu d’équipes qui ont des contacts internationaux. Même s’ils ont perdu, le Club Franciscain a fait jeu égal contre une équipe de National, Cholet, qui est une équipe professionnelle où les joueurs ne font que du football. Ce qui veut dire que le niveau du football martiniquais est bien au-dessus d’une équipe régionale de métropole, par exemple. Mais il faut voir où est le curseur. Donc j’ai la volonté de faire une sélection qu’on pourrait appeler équipe B ou équipe A’ de la Martinique pour arriver à faire jouer ces joueurs-là dans une compétition régionale qui pourrait renaître dans la Caraïbe. Je pense que ça serait un plus pour tout le monde.”
Un prochain rassemblement en mars dans l’Hexagone :
“La prochaine trêve internationale aura lieu au mois de mars. On a prévu de faire un rassemblement en Métropole avec un match qui n’est pas encore complètement défini aujourd’hui. Lors de ce rassemblement, les joueurs que j’aurai recrutés en Europe participeront à ce stage d’une dizaine de jours avec des joueurs issus du football de la Martinique, a-t-il déclaré.
Le week-end dernier, j’ai vu le match du Club Franciscain qui a été éliminé par le SO Cholet en Coupe de France. On s’aperçoit qu’il y a un bon niveau de football et donc je ne négligerai pas les joueurs évoluant en Martinique. C’est la raison pour laquelle j’organiserai des stages tous les trimestres entre deux compétitions. Des regroupements qui permettront aussi de voir les meilleurs joueurs locaux.”
Confronter les joueurs de la Martinique au monde professionnel :
“J’espère que durant les différents stages que l’on fera je vais découvrir des joueurs qui peuvent tendre vers le haut niveau et qui pourront partir en métropole pour se frotter aux joueurs professionnels et pourquoi pas intégrer des clubs professionnels. J’ai agi de la même façon en Haïti où le championnat régional était d’un niveau très fort. Par mes contacts et les résultats qu’on a pu avoir dans les compétitions, une dizaine de joueurs ont pu rejoindre la métropole, la Belgique ou l’Azerbaïdjan… Mais en tout cas, ils ont été se frotter au monde professionnel. Et quand ils revenaient en sélection, ce n’était plus du tout les mêmes joueurs. Donc ce que j’ai pu faire avec Haïti, je souhaiterais le reproduire en Martinique. Aujourd’hui il y a une réalité, le football professionnel, même dans la Caraïbe, prend le dessus sur le football amateur. Il faut que les meilleurs joueurs de la Martinique acceptent de se confronter à des joueurs de Métropole voire intégrer des clubs professionnels pour revenir plus forts en sélection.”
Pourquoi Gaël Germany en tant que sélectionneur adjoint :
“Gaël Germany est un joueur encore en activité. Il a eu un cursus professionnel et je le connais depuis longtemps. Je voulais auprès de moi un jeune qui pourrait passer le relai dans quelques années. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi Gaël Germany.”
En mars 2022, la Martinique devrait probablement jouer un match amical contre la Guadeloupe.